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Du 14 septembre 2018 au 29 mars 2019, la Ville de Nice vous invite à découvrir l’exposition au Centre du patrimoine – Le Sénat. Le vernissage se tiendra le vendredi 14 septembre 2018 à 17h.
Du 14/09/2018 au 29/03/2019
Par sa proximité géographique avec l’Italie, mais aussi par leur histoire commune, par sa population, par son urbanisme découlant des directives royales de Turin, Nice, à la fois porte des Alpes et port de la Méditerranée, propice aux échanges, témoigne d’une culture, d’une architecture, d’une façon de vivre intrinsèquement latines.
Nice, depuis plus d’un siècle et demi, témoigne d’une culture, d’une architecture, d’une façon de vivre intrinsèquement latines.
L’exposition RACINE[S] dévoile les influences italiennes dans le patrimoine niçois à travers la géographie, l’histoire, la langue, la cuisine, les pratiques culturales et paysagères, mais aussi par l’architecture vernaculaire et baroque ou encore par l’urbanisme.
« L’antica Nizza et la Nice new. La Nice italienne, adossée à ses collines avec ses maisons sculptées ou peintes, ses madones au coin des rues et sa population au costume pittoresque. La Nice anglaise, ou le faubourg de marbre (le Newborough), avec ses rues tirées au cordeau, ses maisons blanchies à la chaux, aux fenêtres et aux portes régulièrement percées, et sa population à ombrelles, à voiles et à brodequins verts, qui dit : Yes. »
Alexandre Dumas, Voyage en Italie, Paris, 1843, pp.45 à 56
La maison de Savoie est une dynastie européenne ayant porté les titres de comte de Savoie (1033), puis de duc de Savoie (1416), prince de Piémont, roi de Sardaigne (1720) et roi d'Italie (1861).
Dès le XIe siècle, la famille de Savoie, par le maintien de possessions à mi-chemin entre Flandres et Italie septentrionale, entre France et Empire, détient un rôle stratégique dans la sphère politique de l’époque, celui de « portier des Alpes ». Au début du XVe siècle, elle possède un ensemble formé de trois territoires : la Savoie, le Piémont et le Pays niçois, lui donnant non seulement le contrôle de la quasi-totalité des cols alpins entre la France et la péninsule italienne mais également un accès à la mer ; emprise qu’elle étendra en 1720 en obtenant le royaume de Sardaigne et surtout, après le Congrès de Vienne (1815), le territoire de l'ancienne République de Gênes.
Favorisés par la situation de Nice au cœur d’un double axe Ouest-Est (France-Italie) et Nord-Sud (Alpes-Méditerranée), styles, couleurs et ornements aux intonations romaines, piémontaises, génoises ou florentines parsèment le paysage architectural niçois.
Les vestiges romains de la colline de Cimiez en témoignent.
Le Vieux-Nice, partie la plus ancienne au pied de la colline du Château, garde l’aspect médiéval d’une cité fortifiée italienne, avec des rues étroites et tortueuses pavées de pierres, de calades (mosaïques de galets) ou de briques sur champ. Les immeubles sont recouverts d'enduits de couleurs chaudes (ocre jaune ou rose, rouge antique dit « sarde », plus rarement du bleu ou du vert), parfois agrémentés de trompe-l’œil a fresco.
Du Vieux-Nice, qui concentre la palette des couleurs à la chaux que l’on retrouve dans les villages italiens jusqu’aux Cinque Terre, à l’ensemble du paysage niçois dont les villas et immeubles riches ou modestes possèdent frises, plafonds peints et intérieurs entièrement décorés, les couleurs de l’Italie, reflet de savoir-faire anciens, ont envahi la ville jusqu’à constituer un de ses traits de caractères.
Les techniques utilisées pour les décors, bien qu’évoluant au niveau des formes et des styles, reposent sur des matériaux ancestraux à base de chaux et de pigments naturels.
En matière de paysage et de jardins, la culture italienne prédomine majoritairement dans le pays niçois jusqu’à son annexion à la France en 1860. Les composantes végétales ne sont alors employées qu’à des fins structurelles. Élevée au rang de destination de villégiature hivernale privilégiée, Nice doit s’adapter durant le XIXe siècle à la nouvelle demande touristique, notamment britannique, en greffant à son tissu urbain des équipements et des lieux tels que des avenues, des promenades et des jardins, répondant à ce nouvel afflux. Le territoire azuréen connaît à cette époque un apport important d’espèces végétales exotiques, un mouvement auquel les propriétaires privés, et notamment les villégiateurs étrangers, ont largement contribué.
Les premiers textes rédigés dans le Comté de Nice au Moyen Âge sont écrits en langue d’oc, dans sa variante provençale (ainsi La vida de San Ounourat du troubadour Raymond Féraud, originaire d’Ilonse). Cette langue d’origine latine, constituée de plusieurs dialectes, était parlée de l’Atlantique aux Alpes, du Massif Central à la Méditerranée. Cependant, en 1561, le duc de Savoie Emmanuel Philibert impose, par le décret de Rivoli, l’italien comme langue officielle pour ses possessions du Sud et de l’Est des Alpes (comté de Nice et Piémont). En parallèle, l’usage du niçois, langue du peuple, perdure mais il sera marqué dès lors, et notamment sa graphie, par de nombreux italianismes.
Le patrimoine immatériel niçois – sa langue, ses traditions, sa musique – porte également en lui des accents transalpins, conséquence d’une histoire transfrontalière.
Le pois chiche (cece en italien, cè en niçois) est une légumineuse très ancienne (plus de 8000 ans), originaire du Proche-Orient, consommé dans tout le bassin méditerranéen et le Moyen-Orient. Il constitue la base de la socca (« soufflet, gifle »), une spécialité culinaire niçoise qui se présente sous la forme d’une grande et fine galette cuite au feu de bois sur de grandes plaques rondes. Les écrits divergent à son sujet mais elle découlerait d’abord des fritures à base de farine de pois chiche introduites par les Sarrasins dans le sud de l’Italie au Haut Moyen Âge puis de la « farinata » italienne (faina de ceixai en génois) attestée à Gênes depuis le XVe siècle. Aux XIX-XXe siècles, on la retrouve sur la Côte d’Azur, sans doute apportée par des immigrés génois. Glissée en garniture dans une miche de pain, la socca constitue alors le casse-croûte matinal des travailleurs niçois ou mentonnais.
Les racines italiennes de Nice sont aussi ces hommes qui sont nés, ont vécu, séjourné ou sont enterrés à Nice et dont l’action ou la virtuosité ont laissé une empreinte historique, artistique ou architecturale forte.
Niccolò Paganini, « le violon du diable » … « ce démon surdoué » … « ce petit païen » !
(Gênes, 1782 – Nice, 1840)
« Vendez tout ce que vous possédez, bradez tout, mais allez l'entendre. C'est le plus impressionnant, le plus surprenant, le plus merveilleux, le plus miraculeux, […], le plus inattendu des phénomènes jamais survenus. »
Castil-Blaze, Journal des débats, 13 mars 1831.
Giuseppe Garibaldi « nell’imaginario populare »
(Nice, 1807 – Caprera, 1882)
« Un homme qui, se faisant cosmopolite, adopte l'humanité comme patrie et offre son épée et son sang à tous les peuples qui luttent contre la tyrannie, il est plus qu'un soldat ; c'est un héros »
Alexandre Dumas, Les Mémoires de Garibaldi, 1860
Don Bosco ou « Giovanni Bosco, le Maitre de la jeunesse »
(Castelnuovo d’Asti, 1815 – Turin, 1888)
Il est entendu que nous utilisons dans son contexte le plus large, les termes d’ « Italie » et d’ « italien » à savoir au sens socioculturel et non pas géopolitique, l’Italie n’existant en tant qu'État unitaire que depuis 1861. Elle était jusque-là très morcelée. L'Italie du Nord et les territoires alpins, notamment, étaient une mosaïque de royaumes, de principautés, de duchés, de marquisats, de comtés, de protectorats, et ont été le théâtre incessant de luttes d'influence et de conflits entre l'Espagne, la Provence puis la France, les États de Savoie, l'Autriche, l'Angleterre, le Pape, Venise et l'Empereur germanique.
Du lundi au jeudi 9h-13h et 14h-17h
Vendredi 9h-13h 14h-15h45
Visite libre.
Infos pratiques
Gratuit
Info
04 92 00 41 90
Adresse
Centre du patrimoine – Le Sénat 14, rue Jules Gilly