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Qu'est-ce qu'un inventaire du patrimoine ? Découvrez toutes ses facettes grâce à cette exposition.
Du 28/06/2021 au 31/01/2022
En lien avec la candidature de Nice à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la Ville de Nice réalise depuis 2016 l’inventaire de son patrimoine architectural et paysager de la villégiature, sur la période de 1860 à 1975.
La Ville s’inscrit donc dans la continuité de cette vaste entreprise nationale, l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, initiée par le ministre André Malraux en 1964.
« Reflet d’inventaire » dévoile les méthodes et métiers de la discipline et met en miroir la documentation nécessaire à la mission d’inventaire et des regards d’artistes contemporains sur la ville à travers des dessins et des photographies.
Commissaire d’exposition : Christophe Prédal, responsable du groupe « Recherche et inventaire », Service Ville d’art et d’histoire de la Ville de Nice
Créé en 1964 par le ministre des Affaires culturelles André Malraux, l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France recense, étudie et fait connaître le patrimoine de notre pays. Il fournit des données exhaustives, homogènes, comparables, accessibles à tous. Méthodes, outils et systèmes documentaires sont normalisés à l’échelle nationale, sous le contrôle de l’État.
Les recherches de l’inventaire permettent de replacer dans son contexte un élément du patrimoine et sont utiles à l’aménagement du territoire, à l’histoire et à l’histoire de l’art, ainsi qu’au grand public.
En lien avec la candidature de Nice à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la Ville de Nice réalise depuis 2016 l’inventaire de son patrimoine architectural et paysager de la villégiature, sur la période de 1860 à 1975.
Dans ce but, est créé en 2016 un groupe « Recherche et inventaire » constitué de quatre chercheurs et cartographe. Le travail d’étude, commencé par le secteur du Mont-Boron et la promenade des Anglais, se poursuit par la plaine formant le centre de la ville (secteur Médecin, Malausséna, Borriglione) et la colline de Cimiez.
Le saviez-vous ? Près de 900 dossiers ont été constitués dont la moitié est consultable en ligne. Découvrez ce riche patrimoine.
Ils sont spécifiques et pluridisciplinaires. Ils comprennent la recherche, la conservation, la documentation, le traitement de l’image ainsi que la valorisation et la médiation.
ZOOM sur le chercheur
Étudiant un territoire donné ou un thème particulier, il effectue des recherches documentaires à travers plusieurs types d’archives (ouvrages, permis de construire, revues d’architectures, archives notariales, fonds photographiques…) qu’il croise ensuite avec ses observations réalisées sur le terrain. Puis vient le temps de la restitution des recherches dans les bases de données nationales de l’inventaire.
Il a aussi pour mission de valoriser ses études avec des expositions, des publications, des conférences et des rencontres avec les particuliers habitant dans les lieux étudiés...
Sa devise : Recenser, étudier, faire connaître !
ZOOM sur le cartographe
Afin d’étudier l’inventaire du patrimoine bâti, de l’illustrer et de mieux comprendre le territoire, il est nécessaire de réaliser des dessins, des cartes et des plans selon des techniques scientifiques. Pour ce faire, les systèmes d’informations géographiques (SIG) sont de plus en plus utilisés. De même que la PAO (Publication Assistée par Ordinateur), outil indispensable au traitement de l’image. Le ou la cartographe reporte les données du chercheur (typologies, datations, photographies ou dessins déjà inventoriés…) sur les cartes et parcelles existantes issues du SIG. On y superpose parfois les cartes anciennes conservées aux archives afin de les comparer.
ZOOM sur l’illustrateur
Le travail de l’illustrateur a été considéré, dès l’origine de l’inventaire, comme essentiel pour la mémoire et la compréhension du bâti et de l’objet, puis des traditions et patrimoines immatériels.
Le travail du photographe fait suite aux premières photographies réalisées au 19e siècle autour de la notion, alors naissante, de monument historique. Une photographie d’inventaire cherche une neutralité, évitant tout effet pouvant modifier la perception de l’objet étudié, afin de bénéficier d’une documentation précise sur lui-même et son environnement.
Le dessinateur-graphiste peut également intervenir quand les conditions ne permettent pas une couverture photographique pertinente ou lorsqu’il convient d’illustrer une évolution complexe du bâti.
Depuis sa création, le groupe inventaire du service Ville d’art et d’histoire de la Ville de Nice ne cesse d’alimenter un fonds de données patrimoniales exceptionnel, notamment sur l’architecture de villégiature, dans le cadre de la candidature de Nice à l'inscription par l'UNESCO sur la Liste du patrimoine mondial.
L’exposition présente un panel représentatif des formes de la villégiature et aborde la terminologie des styles architecturaux (liguro-niçois, éclectique, néoprovençal, orientaliste, Art déco, mouvement moderne).
HISTORIQUE
Le promoteur Jean-Jacques Mecatti est le commanditaire de l'immeuble. Les plans et élévations du permis de construire, de l'architecte Kevork Arsenian, sont datés du 4 mars 1939. Le nom de Giraud, ingénieur, est aussi apposé sur la façade. L'immeuble semble être achevé en 1941.
DESCRIPTION
L'immeuble est un plot massif de sept étages sur rez-de-chaussée s'inscrivant au droit d'une impasse, au nord, et la promenade des Anglais, au sud. Dans le style international, ses façades affirment une nette tendance à la démonstration d'une construction utilisant tous les bénéfices des courants architecturaux. Avec une structure en béton armé les façades déploient librement la ligne du balcon filant et les files apparentes des supports de poteaux à section circulaire. L'angle de l'immeuble est mis en valeur, tant par la forme (une rotonde) que par la typologie des baies. La densité de la façade est atténuée par l'introduction d'un entresol qu'une grande baie en plein cintre vient unir avec le rez-de-chaussée. L'alignement des baies des étages courants bénéficie d'un éclairement généreux. L'entrée monumentale, implantée dans l'axe de la façade principale sud, retient les influences de l'Art déco par son échelle, les lignes et la variété des matériaux. À noter que la visibilité réduite des fins garde-corps est volontaire. Les façades étaient originellement en béton gris très clair, aujourd’hui peintes. La ferronnerie semble avoir été également toujours blanche, le choix de la monochromie est assez rare à cette époque. L'architecte avait prévu des jardinets avec bancs intégrés, fontaines et kiosques de verdure (en partie conservés ou réalisés). La toiture est en terrasse non accessible. La décoration de l'entrée emprunte au vocabulaire maritime avec mosaïque en devant de porte et grand panneau décoratif dans le vestibule avec représentations d'un vaisseau. Une seule entrée dessert trois cages d'escalier. L'étage de l'entrée (légèrement enterré) réunit, sur l'arrière, des chambres de bonne ainsi que des garages donnant sur cour et sur la rue Andrioli (avec entrée de service). L’éclairement d’un grand nombre de pièces sur des courettes polygonales postérieures permet de multiplier le nombre de pièces ainsi éclairées. Dès 1941, sans doute en cours de construction, des appartements de trois pièces sont transformés en deux pièces afin de créer aussi quelques studios. Le 7ème étage est en très fort retrait, ménageant de grandes terrasses. Il semble que cet étage corresponde à des appartements en duplex liés à l'étage inférieur.
DESCRIPTION DU DÉCOR
Les sols du seuil d’entrée et du vestibule reçoivent des parties en mosaïque. Les parties communes offrent une ample décoration de staff.
Après avoir dévoilé les méthodes et les métiers de la discipline, l’exposition met en miroir la documentation nécessaire à la mission d’inventaire et des regards d’artistes contemporains sur la ville à travers des dessins et des photographies.
Sylvie T, dessinatrice, illustratrice, médiatrice en art et auteur de livre vous baladera à travers l’histoire de trois bâtiments emblématiques :
Balade à travers l’histoire… de l’hôtel Windsor, édifié en 1883 par l’architecte Paul MARTIN. Dessin (encre et aquarelle) par Sylvie T, 2020, 29 x 38 cm, fonds du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine
Balade à travers l’histoire… de la villa Lyse et de son jardin, dernier quart du 19ème siècle. Dessin (encre et aquarelle) par Sylvie T, 2020, 35 x 47 cm, fonds du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine
Balade à travers l’histoire… du Solemar, édifié en 1934 par l’architecte GUILLOT. Dessin (encre et aquarelle) par Sylvie T, 2020, 29 x 38 cm, fonds du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine
Balade à travers l’histoire… du Solemar (promenade des Anglais, architecte Guillot, 1934). Dessin (encre et aquarelle) par Sylvie T, 2020, 29x38 cm, © Ville de Nice, Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine
Les Archives Nice Côte d’Azur regorgent de registres, correspondances, plans, affiches photographies… qui ne demandent qu’à sortir de leurs boîtes pour se mettre en mouvement :
Palais Fomitcheff puis Étoile du Nord, Charles DALMAS architecte. Élévation de façade, 1913, 75 x 64 cm, Archives métropolitaines Nice côte d’azur 2T280 35(1)
Palais Fomitcheff puis Etoile du Nord, Charles DALMAS architecte. Plan du 2ème étage, 1913, 75,5 x 61 cm, Archives métropolitaines Nice côte d’azur 2T280 35(7)
Immeuble Solemar, GUILLOT et fils architectes. Elévation de façade, 1934, 46 x 69 cm, Archives métropolitaines Nice côte d’azur 2T773 426 (5)
Villa Pourquoi pas, Honoré TOSCAN architecte. Elévations, 1960, 79 x 62 cm, Archives métropolitaines Nice côte d’azur 4 W 716 446/60
Villa Pourquoi pas, avenue du cap de Nice, architecte Honoré Toscan, 1961, © Ville de Nice
Le Musée de la Photographie Charles Nègre et la Bibliothèque Romain Gary ont prêté leurs concours au service Ville d’art et d’histoire pour l’exposition :
Immeuble, Eric FONTOLLIET architecte. Photographie de Michel COEN réalisée en 2005, tirage argentique, 40 x 40 cm, collection Musée de la Photographie Charles Nègre-Nice, INV 2005.006.015
Palais Mary, Kevork ARSENIAN architecte. Photographie de Gabriele BASILICO réalisée en 1997, tirage argentique, 26 x 32 cm, collection Musée de la Photographie Charles Nègre-Nice, INV 1999.004.012
Hôtel du Parc impérial, Adam DETTLOFF architecte, album de l’inauguration, [vers 1900], 60 x 40 cm, BMVR de Nice – Bibliothèque Romain Gary FR.D. 31504
Hôtel du Parc impérial, chantier, Photogr. Pos., [vers 1900], 22,5 x 28,5 cm, BMVR de Nice – Bibliothèque Romain Gary PHO 577
Plan détaillé de la ville de Nice – quartier Saint-Maurice, par Maurice THIEBAUT cartographe, 1904, 50 x 50 cm, BMVR de Nice – Bibliothèque Romain Gary M.6-T15 CAR 147
Immeuble, avenue des Fleurs, façade sur la rue des Potiers, architecte Éric Fontollier, 1963, © Archives Nice Côte d’Azur, 4w863
Le saviez-vous ? : un livret de médiation sur l’exposition est disponible gratuitement sur place.
Infos pratiques
Gratuit
Adresse
Centre du Patrimoine – Le Sénat, 14 rue Jules Gilly – Vieux-Nice - Le lundi de 14h à 17h et du mardi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 17h